Les propriétaires se tournent de plus en plus vers ce type de location, qui n’est pas soumis au contrôle des loyers prévu par la nouvelle loi sur le logement ni à d’autres inconvénients. Ces locations ont pratiquement doublé en un an. Au 3e trimestre de cette année, elles représentaient 10% de l’offre locative totale en Espagne, contre 6% un an plus tôt.
Le portail immobilier Idealista a analysé les annonces figurant dans sa base de données et son constat est sans équivoque: Non seulement les locations temporaires augmentent, mais aussi l’offre de location « traditionnelle » diminue.
Eviter entre autre le contrôle des loyers en Espagne
Certes, les locations saisonnières offrent une plus grande rentabilité aux propriétaires, mais la principale raison de cette hausse est liée à l’impact de la loi sur le logement, car ce type de contrat est régi par la volonté des parties, la loi sur les baux urbains et le code civil. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas soumis au contrôle des prix établi pour les zones dites tendues, ce qui est l’un des points les plus critiqués du texte par le secteur immobilier et résidentiel, ni à d’autres inconvénients, comme le fait que les propriétaires doivent prendre en charge les honoraires des agences immobilières ou les prolongations extraordinaires du contrat en cas de locataire en situation de vulnérabilité.
En 3 mois, 40% d’augmentation des locations saisonnières
En fait, la croissance de ce type de location a explosé au cours du troisième trimestre, qui coïncide avec la période suivant l’approbation de la législation sur les locations, et l’offre a augmenté de 39%. Au cours de la même période, les locations permanentes (régies par la LAU) ont continué à baisser (-1%), accumulant une baisse de 12% d’une année sur l’autre.
Les grands marchés, les plus touchés
En toute logique, la récente loi sur le logement a eu un impact plus important dans les grands marchés et, surtout, dans ceux où les gestionnaires publics ont annoncé qu’ils appliqueront le contrôle des loyers (en particulier dans les zones dites tendues). Ainsi, à Saint-Sébastien, 32% des biens proposés sur le site idealista sont destinés à la location saisonnière, et à Barcelone, 28%. Viennent ensuite Cadix (17%), Santander (16%), Malaga (15%) et Tarragone (15%). Les marchés de Valence (13%), Madrid (11%), Alicante (10%) et Gérone (10%) se situent en dessous de ce chiffre.
Un nombre croissant de propriétaires ont opté pour la location saisonnière qui lui offre un environnement moins rigide et parfaitement légal
En revanche, dans les zones les moins tendues, cette modalité temporaire est pratiquement inexistante, puisque dans 16 capitales le poids de la location saisonnière dans le marché est d’environ 1%. Il s’agit des villes d’Albacete, Ciudad Real, Ourense, Logroño, Lleida, Guadalajara, Cáceres, Salamanque, Melilla, Zamora, Valladolid, Badajoz, Teruel, Palencia, Murcie et Ségovie.
Explosion du volume des locations saisonnières
Parmi les grands marchés, la plus forte augmentation de l’offre saisonnière a été enregistrée à Malaga, avec 126% de plus qu’il y a un trimestre, suivie par Séville (93 %), Saint-Sébastien (55%), Valence (49%), Alicante (46%), Barcelone (45%) et Bilbao (41%). A Madrid, en revanche, l’offre de locations temporaires a « seulement » augmenté de 28% au cours des 3 derniers mois.
Les locations traditionnelles continuent de baisser
Parallèlement à ces augmentations, les locations à long terme ont continué à baisser depuis l’adoption de la loi sur le logement. Dans 6 capitales au total, la réduction de l’offre disponible a été supérieure à 10% au cours de ce trimestre. La baisse la plus importante a été enregistrée à Palma, où l’offre a été réduite de 19%, suivie par Las Palmas de Gran Canaria (-18%), Cordoue (-14%), Oviedo (-14%), Castellón de la Plana (-12%) et Bilbao (-10%). Parmi les grands marchés, l’offre a également diminué à San Sebastian (-7%), Malaga (-6%), Alicante (-6%), Barcelona (-4%) et Madrid (-3%). Valence (+7%) et Séville (+13%) sont les seuls grands marchés où l’offre a augmenté.
Si l’on analyse le marché d’une année sur l’autre, en comparant l’offre du troisième trimestre 2022 à celle de la même période en 2023, les baisses sont encore plus importantes. La baisse la plus importante se situe à Las Palmas de Gran Canaria, où le nombre de propriétés a chuté de 42%. Viennent ensuite Bilbao (-32%), Grenade (-30%), Ourense (-28%), Zamora (-27%) et Madrid (-26%) Les pertes d’offre sont généralisées sur les autres grands marchés, avec des baisses de 19% à Séville, 15% à Malaga, 14% à Valence, 13% à Saint-Sébastien et 12 % à Barcelone.
Moins d’offres, des loyers plus chers
Pour Francisco Iñareta, porte-parole d’idealista, « l’explosion des locations saisonnières est directement liée à l’entrée en vigueur de la loi sur le logement. Avec le début des mesures punitives et coercitives à l’encontre des propriétaires, beaucoup d’entre eux ont décidé de retirer leurs biens du marché. Une fois la loi adoptée, loin de revenir sur le marché de la location permanente, un nombre croissant d’entre eux ont opté pour la location saisonnière qui, bien qu’elle présente des limites évidentes, offre au propriétaire un environnement moins rigide et parfaitement légal. Comme nous l’avions déjà prédit, l’effet final de l’approbation de la loi sur le logement est pervers et va à l’encontre de ce qui était souhaité : moins de produits sur le marché, des prix plus élevés et beaucoup plus de pression et de difficultés dans l’accès au logement« .
Sources: lepetitjournal.com